Justice réclamée

16/03/2011 04h00

À l’aube du procès du chauffard qui a frappé mortellement son fils, la mère de Tom Desaulniers, ce militaire de 22 ans qui été tué il y a cinq ans dans une collision impliquant une voiture qui roulait en sens inverse, demande que justice soit pleinement rendue.

Publié par : Kathryne Lamontage

 

Le procès de Patrice Lamarche, aujourd’hui âgé de 28 ans, doit s’entamer ce matin au palais de justice de Saint-Hyacinthe. Cependant, le chauffard ne pourrait avoir à répondre qu’au premier des trois chefs d’accusation − conduite dangereuse ayant causé la mort, conduite avec facultés affaiblies et facultés affaiblies causant la mort −, auxquels il fait actuellement face.

« On m’a dit qu’il y avait eu une entente entre les deux avocats pour dire qu’il allait plaider coupable, mais en réduisant les chefs d’accusation. Ils s’entendent entre eux autres, mais ils laissent tomber les chefs les plus graves », se désole Louise Roux, mère du défunt.

Le caporal Desaulniers a perdu la vie vers 1 h du matin, le 19 août 2006, sur l’autoroute 20, à la hauteur de Sainte-Hélène-de-Bagot. Il avait quitté plus tôt la base de Petawawa, en Ontario, pour rendre visite à sa mère et à sa famille, à Victoriaville, lorsqu’il est entré en collision avec une voiture qui roulait en sens inverse. À son bord, Patrice Lamarche, qui présentait plus de deux fois et demi la limite d’alcoolémie permise et qui était, semble-t-il, sous l’influence de la drogue.

« Il a roulé en sens inverse durant quatre kilomètres. Il ne faut pas que tu sois à jeun pour faire ça. Quatre kilomètres, c’est long en bibitte », rage-t-elle.

Incompréhension

Louise Roux ne saura que ce matin quelles accusations seront formellement retenues, elle qui n’a eu pratiquement aucune nouvelle du procureur de la Couronne dans ce dossier depuis leur dernière rencontre, le 3 février, où on l’avait informée de la possible entente.

« Qu’il plaide coupable, oui, mais pas à un chef, à trois. Je ne sais pas pourquoi ils font ça. La vérité, c’est qu’il était en état d’ébriété quand il a tué mon fils. S’il avait été à jeun, il n’y en aurait pas eu, d’accident, et Tom serait encore là aujourd’hui. Je suis une maman qui a perdu son fils. Et je vois l’autre manger, respirer, n’avoir aucune sanction, alors que mon fils est entre quatre planches », s’indigne-t-elle.

Advenant le cas où sa crainte serait fondée, Lamarche pourrait plaider coupable ce matin et éviter un long procès où quelque 30 personnes avaient été invitées à témoigner à la barre.

Bellemare à la rescousse

Devant cette possibilité, Marc Bellemare, qui défend Mme Roux dans ce dossier, a envoyé une lettre à la procureure de la Couronne, Me Isabelle Morin, afin d’obtenir des explications, en vain.

« Je ne suis pas d’accord pour laisser tomber ces accusations. Il y a eu consommation d’alcool de manière assez importante. Je comprends la détresse de Mme Roux face à cette perspective-là. L’alcool au volant ne doit pas juste servir de monnaie d’échange pour aller chercher des arrangements. C’est un fléau social et ça a coûté la vie à Tom Desaulniers », a-t-il résumé.