Les victimes d’actes criminels demandent la fin des libérations hâtives

 le 28 avril 2013 à 15h10

Michel Surprenant, président de l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues, croit qu’à long terme, la fin des libérations hâtives aura pour effet de faire baisser le nombre de récidives et ainsi diminuer la population carcérale.

Publié par : Le Soleil

(Québec) La fin des libérations hâtives figure à quelques endroits parmi les 25 résolutions adoptées dimanche au terme du colloque sur la justice criminelle organisé par l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues (AFPAD), qui réclament également le blocage des biens des personnes qui se suicident après avoir tué leurs enfants.

Les victimes souhaitent qu’on mette fin aux libérations d’office automatiques quand un détenu a purgé les deux tiers de sa peine dans un pénitencier fédéral et qu’au provincial, toute possibilité de libération conditionnelle soit abolie pour les auteurs de crimes contre la personne.Yves Thériault, auteur du livre Tout le monde dehors qui dénonce justement les libérations hâtives, a toutefois souligné que les prisons étaient déjà surpeuplées et que certaines avaient un taux d’occupation de 140 %.

«Pour y arriver, il faut absolument créer de nouvelles places en prison. Cinq prisons ont été fermées durant les années 90 durant l’obsession du déficit zéro et, maintenant, le gouvernement du Québec a des projets pour en ouvrir quatre nouvelles et pour réutiliser un ancien pénitencier fermé par le gouvernement fédéral.»

Michel Surprenant, président de l’AFPAD et père de Julie Surprenant, croit de son côté qu’à plus long terme, l’effet dissuasif de la fin des libérations hâtives aura pour effet de faire baisser le nombre de récidives et ainsi diminuer la population carcérale.

Biens bloqués

Parmi les propositions les plus originales, on note également celle qui demande que, dans le cas d’un infanticide suivi du suicide de son auteur, une ordonnance de blocage des biens du criminel soit demandée par la Couronne ou la victime et exécutée dans les meilleurs délais. Ces biens pourraient alors être versés au bénéfice du conjoint survivant.

Les participants au colloque souhaitent aussi que les victimes et leurs familles disposent d’un avocat payé par l’aide juridique et qu’elles puissent porter en appel un verdict d’acquittement, de non-responsabilité criminelle ou alors une peine jugée inadéquate même si celle-ci a été imposée à la suite d’une entente entre la Couronne et la défense.

L’AFPAD réclame aussi que les membres de la famille immédiate des victimes assassinées soient réputées être des victimes à part entière, qu’une brigade de support psychologique soit instituée pour les cas de disparition et que les victimes soient considérées comme parties et représentées par avocat lors d’une audience pour libération conditionnelle.