Trois autres motocyclistes avaient aussi subi des blessures graves dans cet accident survenu en août 2009. Le mari de la victime, Alain Déry, ainsi que Sylvain Charlebois et Nathalie Caron ont survécu au drame.

«C’est fâchant. Ce n’est pratiquement rien. Je ne suis pas d’accord, mais que voulez vous, c’est la justice. Ce n’est pas normal», a commenté M. Déry, qui ignorait la décision rendue récemment. Ce dernier a choisi d’adopter un ton résigné plutôt que furieux.

Stupéfiants

Émilie Boutin avait consommé des méthamphétamines la veille de l’accident. Une interdiction de conduire pendant cinq ans s’ajoute à la peine prononcée contre elle.

La Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) estime que la détenue éprouve de véritables remords, en plus d’une «intense volonté de changer».

Sobre, elle présente une cote de sécurité minimale depuis mars 2012 et elle pouvait bénéficier de permissions de sortir avec escorte. Elle participe à plusieurs programmes correctionnels. Depuis, les commissaires précisent qu’elle a rompu avec ses «fréquentations négatives», y compris avec son ami de cœur, qui a été arrêté pour trafic de drogue.

Le risque de récidive varie de faible à modéré. Peu de temps après son incarcération, Émilie Boutin avait également écopé d’un an de prison pour son rôle dans un dossier de stupéfiants.

Effet dissuasif

«Votre incarcération a eu un effet dissuasif important qui a permis une réflexion sur votre criminalité», peut-on lire.

Dans quatre mois, Émilie Boutin pourra bénéficier d’une libération conditionnelle totale puisqu’elle ne présente pas de risque inacceptable pour la société.

Menacée de radiation permanente, elle a affirmé qu’elle souhaitait exercer de nouveau la profession d’infirmière.

Lors du prononcé de la peine, Alain Déry avait exprimé sa déception. «Pour ce que j’ai perdu, ce ne sera jamais assez.» Sylvain Charlebois, blessé dans l’accident, souhaitait aussi une peine plus sévère. «C’est quoi, quatre ans, pour une vie et trois blessés?»

– En vertu de la loi, la plupart des détenus sous responsabilité fédérale sont automatiquement libérés après avoir purgé les deux tiers de leur peine.

– Les Canadiens coupables de crimes non violents ne peuvent plus sortir de prison après avoir purgé le sixième de leur peine.