Menaces envers Sophie Durocher: la Couronne doit faire appel, dit Marc Bellemare

Martin Larouche, coupable de menaces et de harcèlement envers la chroniqueuse et animatrice Sophie Durocher.

Martin Larouche, coupable de menaces et de harcèlement envers la chroniqueuse et animatrice Sophie Durocher. Photo MARTIN ALARIE


Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) doit porter en appel le jugement rendu contre l’internaute trouvé coupable d’avoir menacé la chroniqueuse Sophie Durocher, selon l’ancien ministre de la Justice Marc Bellemare, qui estime d’ailleurs que la Couronne a fait preuve de «mollesse» dans le dossier.

Martin Larouche a été déclaré coupable de menaces de mort et de harcèlement criminel pour avoir souhaité que la chroniqueuse soit «giflée si fort qu’elle tombe dans le coma pour une couple d’années».

Publicité

• À lire aussi: Sophie Durocher: le DPCP doit aller en appel

Le 13 février dernier, l’accusé s’est vu accorder une absolution conditionnelle assortie de 150h de travaux communautaires et d’une probation de trois ans. Cela lui permet d’éviter un casier judiciaire.

 

Martin Larouche, coupable de menaces et de harcèlement envers la chroniqueuse et animatrice Sophie Durocher.

Sophie Durocher, lors de son témoignage contre Martin Larouche, le 10 juillet 2024. Photo Agence QMI, MARTIN ALARIE

 

«Le gazouillis fatal publié sur Twitter par Larouche en août 2022 est pourtant d’une rare violence. […] On peut difficilement imaginer pire. Le coma implique des lésions cérébrales sévères et les coups qui le provoquent doivent être d’une force inouïe», écrit l’ancien procureur général du Québec dans une lettre ouverte.

Contacté par Le Journal, ce dernier trouve inacceptable qu’un individu s’en tire sans casier judiciaire notamment après avoir été reconnu coupable de menaces de mort ou de harcèlement criminel. Il estime d’ailleurs que quiconque est reconnu coupable de ces chefs d’accusation devrait encourir une peine de prison.

 

Martin Larouche, coupable de menaces et de harcèlement envers la chroniqueuse et animatrice Sophie Durocher.

Me Marc Bellemare Photo d’archives DIDIER DEBUSSCHERE

 

Situation de vulnérabilité

Selon lui, le jugement doit être porté en appel pour plusieurs raisons, dont la peine, mais également le «fait surprenant que le juge n’y voit rien de contraire à l’intérêt public».

Le DPCP a d’ailleurs été débouté sur son argument voulant que les journalistes et les chroniqueurs soient avant tout des personnes vulnérables.

«Le juge ne le croit pas même s’il est notoire qu’ils sont de plus en plus menacés, à l’instar de bien d’autres personnalités publiques, artistes, comédiens, maires, députés, élus de tous niveaux.»

«Je considère que c’est quand même un fléau social actuellement, la violence sur le web dont les journalistes et les personnalités publiques sont particulièrement la cible. Il faut que la Cour d’appel se penche là-dessus à mon avis compte tenu des questions que ça soulève», a-t-il expliqué.

Un impact

Sophie Durocher s’était d’ailleurs elle-même dite «extrêmement déçue» de cette issue, en rappelant que le tribunal l’avait non seulement entendue, mais aussi crue, ce qui avait mené au verdict de culpabilité.

«Je ne veux pas que [l’absolution de Larouche] décourage les victimes de dénoncer, c’est important de le faire, c’est important de croire au processus», avait-elle dit à la sortie de la salle d’audience.

La Couronne, qui dispose jusqu’au 13 mars pour demander à la Cour d’appel de se saisir de l’affaire, n’a pas répondu à nos questions à ce sujet.

https://www.journaldequebec.com/2025/02/19/menaces-envers-sophie-durocher-la-couronne-doit-faire-appel-dit-marc-bellemare

Accueil Bellemare