«Un non-sens»: la CNESST veut le forcer à sauter en parachute malgré sa blessure

Éric Bédard, un résident de Saint-Côme, a subi une lésion et une entorse cervicales lors d’un saut en tandem, le 21 août 2021.

Il vient de gagner une première manche au Tribunal administratif du travail, qui note dans sa plus récente décision que ses blessures l’empêchent d’exercer son emploi de parachutiste.
«L’objectif de la CNESST, c’est de payer le moins possible», a déploré l’avocat Marc Bellemare, qui représente M. Bédard.

«Ils regardent le dossier et ils disent: “Vous avez une entorse cervicale, ce n’est si grave que ça. Vous avez des limitations fonctionnelles, vous ne pouvez pas vous exposer à des contrecoups et des vibrations ainsi qu’à une hyperextension du cou, mais vous pouvez quand même sauter en parachute.” Ce qui est complètement ridicule», a-t-il ajouté.

Me Bellemare souligne qu’Éric Bédard risque de subir une crise de cervicalgie en plein vol, ce qui peut être fatal pour lui et les personnes qui descendent avec lui.

De 200 km/h à 30 km/h en une seconde

L’accident d’Éric Bédard a été causé par un ralentisseur de parachute défectueux. La vitesse de la descente est ainsi passée de 200 km/h à 30 km/h en une seconde.

 

«Un non-sens»: la CNESST veut le forcer à sauter en parachute malgré sa blessure
«Le choc d’ouverture fut extrêmement brusque et instantané. J’ai vu des étoiles pendant quelques secondes, et ressenti une douleur incroyable au cou», a décrit l’homme.

La principale crainte de M. Bédard est de ne plus être en mesure d’effectuer les manœuvres de sécurité nécessaires, ce qui peut mettre sa vie et celle de son passager en danger. De plus, n’ayant pas effectué de sauts en parachute depuis l’événement, il a perdu sa certification.

La CNESST estime qu’il est capable d’exercer son emploi

En janvier dernier, la CNESST a rendu une décision qui faisait suite à un avis du Bureau d’évaluation médicale. Un mois plus tard, la Commission a conclu que, malgré la présence de limitations fonctionnelles, Éric Bédard était capable d’exercer son emploi.

«C’est un non-sens parce que la CNESST est là pour prôner la sécurité et la prévention et on me dit: “Tu n’as pas de problèmes, vous pouvez retourner sauter en parachute.”», a déploré l’instructeur.

Éric Bédard en entrevue à TVA Nouvelles le 17 décembre 2024.
Éric Bédard en entrevue à TVA Nouvelles le 17 décembre 2024. Capture d’écran TVA Nouvelles

«J’ai d’ailleurs invité la CNESST à venir faire un saut en parachute. Ils ont refusé. S’il y a un accident, qu’allez-vous dire aux endeuillés?», a-t-il ajouté.

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