CSST : Dépression et envies suicidaires

mercredi 26 décembre 2012

Tout le stress et les démarches judiciaires ont également valu à Serge Mercier un diagnostic de dépression et quelques envies suicidaires. Me Marc Bellemare déplore également la façon dont son client a été traité.

Publié par : Danny Gauthier
http://www.journaldemontreal.com/2012/12/26/depression-et-envies-suicidaires

 

«Je me préparais des affaires, j’avais regardé des endroits pour passer à l’acte», a avoué l’homme, qui doit vivre avec plus de 300 $ de médicaments par mois. La Commission des lésions professionnelles a reconnu, lors de la première requête, les symptômes de dépression confirmés par les médecins. «Je suis agressif, je monte vite sur mes grands chevaux», a confié M. Mercier.

 

Pire bureau du Québec

 

Me Marc Bellemare pointe du doigt le bureau de la CSST en charge du dossier de son client. «Le bureau de la CSST de Saint-Romuald, de la vingtaine de bureaux du Québec, c’est le pire, a-t-il affirmé. C’est connu qu’à ce bureau-là, il y a beaucoup de problèmes, trop de cas sont refusés.» L’avocat critique la façon systématique qu’ont les fonctionnaires de cette succursale de travailler. «Ce mépris, cette façon cavalière de traiter les accidentés, les refus systématiques et répétés, la mauvaise foi, on en voit à Saint-Romuald», a souligné celui qui a plus de 30 ans d’expérience dans le domaine juridique.

 

Immunité

 

M. Bellemare affirme que les seules représailles que la CSST aura sont monétaires. «La loi garantie au fonctionnaire qu’il ne sera pas poursuivi, les médecins de la CSST ont la même immunité, il ne seront pas poursuivis pour des actes de bonne foi, donc à moins de prouver que le fonctionnaire, délibérément fait preuve de mauvaise foi, tu n’as pas de recours, a-t-il précisé. La vraie justice, ça commence après la CSST, car c’est là qu’on a un arbitre qui n’a aucun intérêt financier dans le litige.»

 

«Ils misent beaucoup sur le découragement», a finalement dit l’avocat. Son client, Serge Mercier, a plutôt décidé de continuer d’y croire. «J’ai foncé, j’étais positif», a affirmé l’homme de 53 ans, qui ne peut maintenant plus se servir de ses bras.