Disparition de Marilyn Bergeron : un témoin assure l’avoir vue à Hawkesbury en 2009
Accompagnée de l’avocat Marc Bellemare et d’un « témoin clé », la famille de Marilyn Bergeron se tourne une fois de plus vers l’Ontario pour retrouver celle qui manque à l’appel depuis le mois de février 2008.
En conférence de presse à Hawkesbury vendredi, Me Bellemare a assuré qu’une quarantaine
de personnes de la région ont mentionné avoir vu la Québécoise sur le territoire de cette municipalité de l’est de l’Ontario.
L’une de ces personnes est Guy Salicco. Au micro, il a raconté le même témoignage qu’il a livré à la police de Québec 12 ans plus tôt. Il dit avoir reçu, en pleine nuit, au mois de décembre 2009, la visite de Marilyn Bergeron, qui ne s’était pas présentée officiellement.
Elle pleurait, elle avait froid. Elle a demandé si elle pouvait téléphoner à quelqu’un qui demeurait sur la rue Chamberlain, à Hawkesbury. Personne ne semble avoir répondu à son appel
, a-t-il lu.
M. Salicco lui a alors proposé de la reconduire sur ladite rue, chose que Marilyn Bergeron a poliment déclinée
. Elle est partie après avoir échangé quelques mots avec M. Salicco et sa femme, avec qui la visiteuse impromptue avait conversé en anglais.
J’aurais aimé la garder plus longtemps chez moi. On est désolés
, ajoute-t-il avec un brin d’émotion, précisant au passage que cette nuit-là il n’avait aucune idée de qui était Marilyn Bergeron. Son apparence avait aussi quelque peu changé. Elle était blonde.
La description de Marilyn, ses réactions, son état émotif, sa façon de s’exprimer en français et en anglais sans difficulté [ainsi que] sa grande politesse, ce sont des caractéristiques propres à Marilyn.
« On dit parfois que le temps joue contre nous, mais dans les circonstances, le temps peut jouer pour nous. »
Aucun enquêteur ou porte-parole d’un corps policier local n’a accompagné la famille lors de la conférence de presse de vendredi. Par contre, sa mère garantit que la famille est en communication avec les corps policiers ontariens, même si le dossier est entre les mains de la police de Québec.
La Police provinciale de l’Ontario (PPO) a préféré ne pas commenter, vendredi, référant Radio-Canada au Service de police de la Ville de Québec (SPVQ).
La police de Québec a indiqué de son côté que l’enquête est toujours ouverte.
Nous étions au courant des démarches de la famille et nous gardons toujours un contact avec ces derniers depuis le début. L’enquête est toujours ouverte et active. Nous invitons toute personne qui pense avoir des informations à communiquer de manière anonyme au 1-888-641-AGIR (2447)
, a déclaré le SPVQ.
À travers les années, les parents ont vainement lancé divers cris du cœur aux résidents d’Hawkesbury.
Vendredi, sa mère, Andrée Béchard, a mentionné qu’il lui était impossible de confirmer si Marilyn se trouvait réellement dans la province. Malgré tout, la famille tient à se faire voir sur le territoire.
Il y a eu des signalements à Hawkesbury, à Toronto et à Niagara Falls. Si vous détenez des informations, sortez du silence. Rompez votre secret pour nous soulager de 15 ans de souffrance. Une disparition [d’un enfant], c’est vivre l’invivable
, a confié la mère.
Les parents de Marilyn, et sa sœur Nathalie, sont engagés dans cette lutte pour la retrouver depuis bientôt 15 ans. Ils entendent mener ce combat jusqu’à leur dernier souffle. Elle est peut-être décédée, mais elle est peut-être encore vivante. Peu importe, ça prend la réponse
, confie la mère qui fait preuve d’une résilience inouïe.
« Il faut aussi être réaliste. On peut l’avoir perdue, mais si quelqu’un sait ce qui lui est arrivé, on voudrait mettre fin à notre cauchemar. C’est ça la réalité d’une disparition. »
Dans l’éventualité où sa fille est toujours vivante, mais qu’elle souhaite vivre loin de sa famille, Mme Béchard promet qu’elle serait en mesure de respecter cela
. On aime notre fille. Tout ce qu’on veut, c’est cesser les recherches.
Le grand mystère entourant sa disparition
La disparition de Marilyn Bergeron date du 17 février 2008. Ce jour-là, elle a informé ses parents qu’elle partait marcher. Elle n’est jamais revenue de cette balade dans les rues près du domicile familial, situé dans le quartier Loretteville, dans la région de Québec.
Marilyn Bergeron a laissé peu d’indices derrière elle. Tout ce que l’on sait, c’est qu’elle a mis les pieds dans un guichet automatique de Québec, avant de se rendre dans un café de Saint-Romuald, dans la région de Chaudière-Appalaches, le jour de sa disparition.
Il y a également un grand mystère entourant la disparition de celle qui était alors âgée de 24 ans. Elle venait tout juste d’emménager à nouveau chez ses parents après avoir vécu quelques années à Montréal où son environnement avait changé en trois mois
, avoue sa mère.
« Tout ce que je peux vous dire, c’est que ma fille portait en elle quelque chose de très lourd. Ma crainte est qu’elle ait été sous l’influence de groupes qui ont pu chambouler sa vie. Je pense qu’elle s’est fait piéger. »
Ses parents ont souvent soutenu que l’enquête devrait être entre les mains de la police montréalaise plutôt qu’à Québec. Parallèlement à leurs démarches pour retrouver leur fille, Mme Béchard et M. Bergeron se battent pour que le gouvernement du Québec mette sur pied une brigade mixte consacrée à la recherche de personnes disparues.
Malgré les différends avec la famille, le corps policier de la région de la Capitale-Nationale n’a jamais baissé les bras, confiant le dossier à de nouveaux enquêteurs. Quelques jours plus tard, des policiers de Québec avaient passé deux jours à fouiller une résidence de Lévis, mais les recherches s’étaient avérées infructueuses.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1928629/marilyn-bergeron-disparition-hawkesbury-quebec-parents