La pratique du droit de plus en plus spécialisée
21 février 2011 à 20h00
(Québec) La pratique du droit est de plus en plus spécialisée. Si les avocats généralistes tirent encore leur épingle du jeu, la complexité croissante du monde des affaires et des liens plus fréquents, multiples et étroits avec l’étranger exigent une expertise de plus en plus pointue chez les juristes.
Publié par : Le Soleil
Cette multiplication des expertises peut sembler complexifier le système de justice, mais la bâtonnière de Québec croit au contraire qu’elle profite à tous, autant au public, aux entreprises qu’aux juristes.«C’est ce que je dis aux nouveaux avocats lors de leur assermentation au Barreau, indique Me Lu Chan Khuong, bâtonnière de Québec. Je leur dis : « Tout vous est permis. Ne vous limitez pas à la pratique traditionnelle, spécialisez-vous, trouvez un champ de pratique inexploité ».»
Selon Me Khuong, cette tendance est adoptée autant par les grands bureaux, qui développent des champs d’expertise très pointus, que par les bureaux boutiques, qui se spécialisent dans un seul et unique domaine, le droit des aînés, par exemple.
Mal perçue
Un rapide survol des sites Internet des cabinets juridiques de Québec permet de constater à quel point s’est complexifiée, ou plutôt s’est diversifiée la pratique du droit.
«La spécialisation est peut-être un peu mal perçue par le public, convient la bâtonnière. Les honoraires sont plus élevés et on croit que ça coûtera plus cher de faire appel à un spécialiste. Mais c’est le contraire.
«Le spécialiste connaît déjà l’état du droit dans son domaine, il plaide souvent en cette matière et n’aura pas besoin de faire autant de recherches qu’un généraliste. Dès le départ, il est en mesure d’informer son client de la façon et à quelle vitesse va progresser son dossier, de quel expert il aura besoin. En fin de compte, le spécialiste sera plus rapide.»
Ce qui est vrai pour le public l’est tout autant pour le gouvernement, qui peut compter sur des procureurs aux expertises diverses. «Tout le monde a avantage à prendre un spécialiste, même le gouvernement», note Me Khuong.