Ligue canadienne de football: Québec, un marché potentiel

23/11/2011

(Québec) La ville de Québec représente un marché potentiel pour accueillir une franchise de la Ligue canadienne de football (LCF), selon une analyse du Conference Board du Canada.

Publié par : Pierre Couture, Le Soleil

«D’ici quelques années, il ne faudrait pas se surprendre de voir une équipe de la Ligue canadienne débarquer à Québec», a indiqué mardi au Soleil l’économiste Mario Lefebvre du Conference Board.Dans une étude sur les «conditions gagnantes» pour un marché de la LCF, le Conference Board souligne que la taille de la population, les revenus par habitant, la place du secteur privé et les conditions économiques (notamment le dollar canadien) permettraient de rentabiliser une franchise de football professionnel à Québec.

Selon M. Lefebvre, la vitalité de l’économie de la région métropolitaine et les succès répétés du Rouge et Or de l’Université Laval assureraient également une base solide à la LCF dans la capitale. «Il y a un engouement certain pour le football à Québec, surtout si on ajoute une rivalité avec Montréal», a-t-il laissé entendre.

Les investissements nécessaires à la venue d’une équipe de la LCF ne seraient d’ailleurs pas colossaux comparativement à la Ligue nationale de hockey (LNH). Le coût d’une franchise de la LCF tourne autour de 7 millions $ alors que l’équipe pourrait jouer à ses débuts au stade TELUS de l’Université Laval (avec ajout de gradins), soutient l’économiste du Conference Board.

Or, si toutes les conditions pour faire de Québec un succès dans la LCF semblent réunies, le Conference Board rappelle que la «priorité politique» et le consensus misent d’abord et avant tout sur le retour d’une équipe de la LNH dans la capitale. En ce sens, l’économiste du Conference Board ne voit pas d’équipe de la LCF atterrir à Québec avant quelques années (horizon 2018-2020).

«Il faudra d’abord s’assurer que la LNH a sa place à Québec. Ensuite, la LCF pourra faire son nid», a-t-il dit.

Au pays, six marchés auraient le potentiel de faire vivre une franchise de la LCF. Outre Québec, le Conference Board a identifié les villes d’Ottawa, de London, de Kitchener-Waterloo-Cambridge, de Moncton et de Halifax. Dans le cas d’Ottawa, la venue d’une équipe de la LCF a été confirmée pour 2014.

Après la LNH

Le maire Régis Labeaume estime que Québec aurait le potentiel pour accueillir une équipe de la LCF, mais il est loin d’en faire une priorité. Il ne doute pas de la véracité de l’analyse du Conference Board.

«Je pense qu’ils ont raison. La seule différence, c’est qu’honnêtement, regardez les sondages, il n’y a pas beaucoup d’appétit pour un club de football professionnel. Il y a deux raisons. La première raison, c’est que la priorité, c’est le hockey. »

La deuxième raison, poursuit le maire, «c’est qu’on est comme bien des villes américaines qui adorent le football dit collégial ou universitaire. Regardez des villes qui se contentent de ça et qui ont des stades de 100 000 places».

Le maire de Québec n’est pas fermé à l’idée qu’une équipe de la LCF s’établisse un jour dans la capitale. Mais il répète que cela ne se fera pas avant le retour d’une équipe de hockey professionnelle. Il précise qu’en quatre ans, il n’a rencontré personne qui souhaiterait financer une équipe de football professionnelle à Québec.

«Moi, je ne mettrai pas d’énergie là-dessus, dit-il, et je n’en vois pas beaucoup à Québec qui vont mettre de l’énergie là-dessus.»

Quelques chiffres

  • > Nombres d’équipes dans la LCF : 8
  • > Coût d’une franchise : 7 millions $
  • > Nombre de joueurs par équipe : 40
  • > Nombre de parties par année : 16
  • > Plafond salarial par équipe: 4,3 millions $ par année
  • > Prix des billets : entre 20 $ et 80 $

Avec la collaboration de Marc Allard