Me Marc Bellemare accompagne et soutient la famille St-Hilaire dans ses démarches.
Les parents de Bobby Saint-Hilaire ont été excédés par le comportement du procureur de la Couronne à Saint-Joseph-de-Beauce, Me Christian Trudel.
SYLVAIN TRÉPANIER | MISE À JOUR Mardi, 20 octobre 2009 22:28
Source: Le Journal de Québec
Les parents de Bobby St-Hilaire, Jocelyn St-Hilaire et Monique Côté, viennent de déposer une plainte devant le Comité de discipline du Barreau contre le procureur de la Couronne de Saint-Joseph-de-Beauce, Me Christian Trudel, pour la façon dont il a mené le dossier d’accusation contre Guillaume Camiré.
Vendredi dernier, Guillaume Camiré, 22 ans, de Saint-Narcisse, a été condamné à 30 mois de pénitencier par le juge Christian Boulet après avoir reconnu sa culpabilité à une accusation de délit de fuite mortel survenu en octobre 2006 à Saint-Bernard où Bobby St-Hilaire, 15 ans, a trouvé la mort.
Après deux ans et demi de procédures, les deux procureurs au dossier, Me Christian Trudel pour le ministère public et Me François Huot pour la défense, s’étaient entendus pour échanger un plaidoyer de culpabilité de l’accusé contre une suggestion commune des parties pour une sentence à purger dans la collectivité.
Mis au courant de cette entente, les parents de Bobby St-Hilaire s’étaient littéralement insurgés et avaient fait une sortie dans nos pages.
Le grelot ainsi attaché avait raisonné jusqu’aux oreilles du directeur des poursuites criminelles et pénales qui a enjoint Me Trudel de revenir sur l’entente.
Bellemare embarque
Ancien ministre de la Justice et procureur général, Me Marc Bellemare accompagne et soutient la famille St-Hilaire dans ses démarches.
« Je n’ai jamais vu un manque de collaboration pareil de la part d’un procureur de la Couronne à l’endroit d’une famille, estime Me Bellemare. Et la plainte de Jocelyn St-Hilaire est tout à fait justifiée. »
« Il existe de tout temps des ententes pour présenter des suggestions communes de sentence, mais aucune de ces suggestions ne saurait être raisonnable si elle est faite sur le dos des familles des victimes, ajoute l’avocat. Dans ce cas-ci, l’entente a été faite dans le dos des victimes en tentant de leur faire croire qu’une sentence de 15 mois dans la collectivité pour un délit de fuite mortel reflète la jurisprudence. Il y a des limites à vouloir faire avaler des couleuvres aux victimes », s’insurge Me Bellemare.
« C’est le juge Boulet qui a renvoyé Me Trudel à sa planche à dessins, juge Marc Bellemare. Ce sont le juge et la famille St-Hilaire qui ont fait le travail de représentations sur sentence qui aurait dû être fait par la Couronne. »
« Ça fait déjà plusieurs années que le délit de fuite mortel est punissable d’une peine à perpétuité et il revient aux procureurs de la Couronne de faire évoluer la jurisprudence pour qu’elle corresponde à la volonté du législateur. »