« Une insatisfaction palpable » des victimes

Devant l’insatisfaction des victimes d’actes criminels face au système judiciaire, des intervenants du milieu souhaitent apporter leur aide.

Valérie Bidégaré | Le Journal de Québec

Marc Bellemare, avocat et l’un des organisateurs du colloque La justice criminelle: l’œil des victimes, ne s’en cache pas. Cette démarche aurait dû être entreprise il y a plus de quinze ans. « L’insatisfaction est palpable, les gens se sentent écartés du processus judiciaire, on ne les tient pas informés suffisamment, ils ne peuvent pas intervenir, établir des stratégies, poser des questions, présenter une preuve, plaider leur cause ou aller en appel s’il y a un jugement qui ne les satisfait pas. Ce n’est pas très juste.»

Pour remédier à la situation, plusieurs conférenciers tels que Michel Surprenant, Richard Martineau, Pierre-Hugues Boisvenu, Jacques Duchesneau et Claude Poirier se sont joints à l’avocat afin de fournir une tribune à ces victimes de crimes contre la personne.

Les ateliers proposés lors de l’événement permettront, selon Me Bellemare, de tirer des lignes directrices, de poser les bons diagnostics et de formuler des recommandations. «Il faut trouver des solutions pour que les victimes aient une meilleure place. Quelle sera-t-elle? Ce colloque va nous aider. Les ateliers se déroulent toute la journée samedi. Puis dimanche, on va arriver avec une vingtaine de résolutions. Des propositions concrètes, intelligentes, pragmatiques et réalisables.»

Projet de loi

Une démarche qui pourrait avoir des répercussions jusqu’en Chambres des communes. Le ministre Christian Paradis, qui a assisté au lancement du colloque hier après-midi à l’Hôtel Classique Québec, entend déposer un projet de loi prochainement en soutien aux victimes. «Ce sera une déclaration des droits des victimes. On veut institutionnaliser le tout pour qu’on puisse continuer le dialogue ensemble et faire en sorte que les victimes aient une place de choix dans le processus judiciaire, qu’elles soient entendues et que leurs propos soient considérés avec tout le respect qu’ils méritent.»

Le colloque, qui se déroule dans le cadre de la Semaine nationale des victimes, prend fin demain.