Registre des délinquants sexuels : ils réclament «plus que des belles paroles»
Le registre public des délinquants sexuels tarde à se concrétiser
« Il y a un an jour pour jour, le 15 septembre 2018, il y avait une marche et il avait ici six candidats de la CAQ, dont Mme Guilbault, qui a pris la parole pour affirmer la volonté ferme de son gouvernement d’instaurer un registre des délinquants sexuels », a rappelé l’avocat Marc Bellemare en marge du rassemblement qui a réuni quelques dizaines de personnes devant l’Assemblée nationale.
Les tenants d’un pareil registre et de l’abolition du délai de prescription réclament « plus que des belles paroles », a-t-il résumé dans un bref discours.
PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈRE
Déçus
Or, les élus de la Coalition avenir Québec (CAQ) ont brillé cette fois par leur absence. « C’est décevant », a indiqué Sophie Dupont, qui se bat depuis 2004 pour un registre public des délinquants sexuels au Québec.
PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈRE
Il y a seulement une semaine, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a réitéré que son gouvernement allait tenir ses promesses avant 2022, mais cela n’a pas suffi à rassurer Mme Dupont.
« On sait que c’est dans la première année qu’un gouvernement place ses pions, et il n’y a rien eu à cet effet-là. Je ne voudrais pas que ce soit remis, et qu’on nous dise que finalement, ça va être fait dans un deuxième mandat », a exprimé Mme Dupont.
PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈRE
« On reste sans réponses, sans nouvelles depuis un an. J’ai beau être en communication avec des gens, je suis dans le vide, dans le néant », a-t-elle déploré.
Simple
Les partisans de ce registre prétendent qu’il serait simple et peu onéreux de le réaliser étant donné que les informations sur les personnes condamnées pour des infractions de nature sexuelle sont déjà disponibles dans les palais de justice. Par ailleurs, le gouvernement canadien tient un registre semblable, mais seules les forces de l’ordre y ont accès.
PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈRE
Présent à la marche, Pierre Bolduc, victime d’abus dans les années 60, a de son côté rappelé que la CAQ, alors dans l’opposition, demandait déjà en 2016 l’abolition rétroactive du délai de prescription pour les victimes d’agression.
« Moi, j’ai le feeling que l’on s’est fait du capital politique sur le dos des victimes », a-t-il dénoncé.