Tué par la canicule en 1988

Finissant en criminologie et futur avocat, Eric Horth s’est rendu, en juillet 1988, dans un camp forestier dans le secteur de La Tuque afin d’amorcer sa quatrième saison comme planteur d’arbres.

Remerciements à NICOLAS SAILLANT et au Journal de Québec
http://www.journaldequebec.com/2018/07/05/tue-par-la-canicule-en-1988

Deux jours après son arrivée, le 7 juillet, alors qu’une canicule frappe le Québec, l’homme de 22 ans se sent très mal alors que le soleil est au zénith.

«C’était un bois brûlé, il faisait chaud, il était habillé jusqu’au cou, ils l’obligeaient à mettre un casque. Il a planté tout l’avant-midi, mais arrivé à midi, il a dit à son ami “je ne plante pu, je suis malade”», raconte sa mère, Denyse Rainville.

De l’eau chaude

Sa mère rappelle, comme l’a rapporté l’enquête publique du coroner après la mort de son fils, qu’Eric n’avait qu’un sandwich à manger et une salade de fruits. «Son eau était toute chaude.»

Malgré son mal-être et surtout l’état de confusion dans lequel il se trouvait, le contremaître de l’entreprise Produits forestiers Canadien Pacifique (C.I.P) a refusé son congé. «Eric est resté là, assis dans le bois brûlé, au gros soleil.»

Selon les témoins, la victime divaguait et «était comme saoule». «Il s’est levé pour marcher jusqu’au camp, il est tombé plusieurs fois, puis il est tombé pour la dernière fois», ajoute sa mère, aujourd’hui âgée de 89 ans. «C’est choquant, pauvre Eric», blâme-t-elle.

Ainsi, les canicules de juillet comme l’on connaît présentement rappellent «toujours» à Mme Rainville la mort de son fils.

«Moi, je dis aux jeunes qui travaillent : si vous avez chaud ou mal au cœur, allez à l’ombre, allez dans l’eau, sortez du soleil», lance la dame, qui a fait beaucoup de pressions pour que les choses changent afin que les employeurs et employés soient conscientisés aux coups de chaleur lors de canicules.

Entreprises négligentes

L’avocat de la famille, qui a défendu Eric Horth lors de l’enquête publique, abonde dans le même sens.

«Laissez-vous pas faire, posez des questions avant d’être embauché par des compagnies, assurez-vous qu’il y ait toujours des services de sécurité sur place. C’est une erreur de compter sur les employeurs pour assurer ta protection», dit Marc Bellemare.

«Il y a un règlement de santé et sécurité dans l’annexe 5. Je pense que ces règlements sont indicatifs, mais que ce n’est pas respecté sur le terrain, en pratique», termine-t-il.

COUP DE CHALEUR MORTEL

Chaque été, en moyenne 18 travailleurs sont victimes de la chaleur au Québec.

 

SYMPTÔMES Premier niveau

  • Étourdissement
  • Vertige et fatigue inhabituelle

 

► Cesser le travail

Deuxième niveau

  • Confusion
  • Perte d’équilibre
  • Perte de conscience

► Urgence médicale