Victoire d’un mécanicien de machinerie lourde contre la minière Stornoway

Un mécanicien de machinerie lourde du Lac-Saint-Jean vient de remporter une importante bataille juridique contre le géant minier Stornoway.

Kate Tremblay | TVA Nouvelles
https://www.tvanouvelles.ca/2018/11/28/victoire-dun-mecanicien-de-machinerie-lourde-contre-la-miniere-stornoway-1

Le Tribunal administratif du travail (TAT) reconnaît qu’il a subi des lésions professionnelles même s’il a tardé à consulter un médecin.

Hugues Tremblay était allé chercher des contenants d’huile dans un entrepôt lorsqu’il a chuté dans des escaliers glacés en décembre 2016.

Le mécanicien a informé son supérieur dans les minutes qui ont suivi l’incident.

«Je pensais que ça passerait, a expliqué le travailleur. Je ne voulais pas m’absenter du travail.»

Sa douleur au dos a persisté.

Hugues Tremblay a consulté un médecin deux mois après les événements. Des examens médicaux ont démontré qu’il souffre de deux hernies discales.

Son employeur a contesté et la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a refusé de l’indemniser parce qu’il avait tardé à consulter.

«La CNESST se sert du délai pour dire que le travailleur n’avait pas vraiment mal étant donné qu’il a été capable d’attendre aussi longtemps avant de consulter, a précisé son avocat, Marc Bellemare.

Le mécanicien a choisi de se battre et a soumis son dossier au TAT.

Sa persévérance lui a donné raison puisque le 5 novembre dernier, le TAT a conclu que le travailleur avait bel et bien subi une lésion professionnelle.

«On peut remplacer l’absence de consultations médicales par des témoignages de gens qui l’ont côtoyé et qui sont en mesure de confirmer sa douleur», a indiqué Me Bellemare.

Ses proches, ses collègues de travail et même son contremaître ont témoigné en sa faveur.

«C’est quand même assez rare de voir un contremaître témoigner en ce sens-là, a souligné l’avocat. Souvent, les contremaîtres vont se ranger dans le camp du patron et, comme par hasard, au moment de témoigner, ils ne se souviennent plus de rien.»

Hugues Tremblay ne sait toujours pas s’il pourra un jour reprendre le travail, mais il tire des leçons de sa mésaventure et espère que son témoignage donnera le courage à d’autres travailleurs de se battre.

«Je ne pouvais pas laisser ça comme ça, a dit Hugues Tremblay. Je devais aller au bout de cette histoire-là. Et si j’avais un conseil à donner aux autres travailleurs, c’est de ne pas hésiter à consulter si vous êtes victime d’un accident.»

«C’est important que les travailleurs se tiennent debout même devant des employeurs importants comme ça, a précisé Me Bellemare. Il ne faut jamais lâcher.»