Accident mortel chez Domtar: un rapport d’enquête qui ne dit pas tout
La mère de Yan Baillargeon, ce travailleur qui avait perdu la vie lors d’un accident de travail à l’usine Domtar de Windsor l’automne dernier, s’est montrée déçue du contenu du rapport d’enquête de la CNESST dévoilé mercredi.
Source: TVA Nouvelles
Yan Baillargeon, un mécanicien d’entretien âgé de 39 ans, et Hugo Paré, un soudeur de 22 ans, avaient perdu la vie lors de l’effondrement d’un échafaudage dans un lessiveur, le 26 octobre 2021.
La mère de Yan Baillargeon, ce travailleur qui avait perdu la vie lors d’un accident de travail à l’usine Domtar de Windsor l’automne dernier, s’est montrée déçue du contenu du rapport d’enquête de la CNESST dévoilé mercredi.
Yan Baillargeon, un mécanicien d’entretien âgé de 39 ans, et Hugo Paré, un soudeur de 22 ans, avaient perdu la vie lors de l’effondrement d’un échafaudage dans un lessiveur, le 26 octobre 2021.
Malgré les informations fournies par les enquêteurs qu’elle a rencontrées mardi, Louise Bouffard a plusieurs questions qui demeurent sans réponse.
Selon la Commission des normes, de l’équité de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), la conception de l’échafaudage comportait des lacunes.
Le facteur de sécurité utilisé par l’ingénieur n’était pas suffisant, la charge morte de l’échafaudage avait été sous-estimée et il manquait un contreventement sous le plancher du niveau 7, une pièce normalement reliée aux diagonales pour assurer la stabilité d’une telle structure.
Les enquêteurs n’ont pas été en mesure de reconstruire l’échafaudage. Ils ont donc dû baser leurs conclusions sur des simulations virtuelles.
Mme Bouffard s’explique mal pourquoi un responsable de chantier a permis à son fils et l’autre travailleur décédé de monter dans la structure avant que celle-ci ne soit complétée et inspectée.
Dans le document de la CNESST, les noms sont caviardés. Il est donc impossible de savoir qui a donné l’autorisation verbale aux deux travailleurs pour monter dans l’échafaudage.
Louise Bouffard a retenu les services de l’avocat Marc Bellemare afin d’intenter un recours civil d’ici une dizaine de mois.
Même s’il n’a pas encore consulté d’experts, il ne faut aucun doute, dans l’esprit de Me Marc Bellemare, que quelqu’un a clairement manqué à son devoir et ses responsabilités.
De son côté, Domtar a fait valoir qu’elle «octroie la conception, l’assemblage, l’inspection et la certification réglementaires des travaux d’échafaudage à des entreprises spécialisées».
«Domtar est convaincue que l’identification des causes et les conclusions de la CNESST serviront à améliorer les pratiques afin de prévenir de tels événements», a indiqué Sylvain Bricault, directeur général chez Domtar
Pour sa part, l’Ordre des ingénieurs du Québec a soutenu qu’il «prend au sérieux les constats de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail dévoilés aujourd’hui. Comme pour tout signalement reçu ou dossier porté à son attention, l’Ordre fera les vérifications nécessaires pour établir s’il y a matière à enquête ou s’il faut prendre tout autre type d’action.»