Harcèlement psychologique : La Ville de L’Ancienne-Lorette versera 196 000 $ à la plaignante
La Ville de L’Ancienne-Lorette a conclu une entente à l’amiable avec la directrice de cabinet d’Émile Loranger qui avait porté plainte contre lui pour harcèlement psychologique. Elle recevra une somme de près de 200 000 $.
PHOTO D’ARCHIVES, JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Émile Loranger, Maire de L’Ancienne-Lorette
https://www.journaldequebec.com/2018/10/30/harcelement-psychologique–la-ville-de-lancienne-lorette-sentend-a-lamiable-avec-la-plaignante
Le conseil municipal a entériné, hier soir, la signature de l’entente qui est intervenue au terme de négociations entre le procureur de la municipalité et celui de la plaignante, Me Marc Bellemare. L’entente a été conclue « sans aucune admission » de responsabilité.
L’affaire ne fera donc jamais l’objet d’un procès devant le Tribunal administratif du travail. La conclusion d’une entente hors cour, assortie d’une clause de confidentialité, signifie que les faits reprochés au maire Loranger, par Marie-Ève Lemay, ne seront pas révélés au grand public.
La plaignante a toutefois accepté de lever le voile sur son identité, ont indiqué les élus lorettains qui l’ont nommée pour la première fois, hier, en séance publique. Plaidant la transparence, la mairesse suppléante Sylvie Falardeau a également dévoilé les coûts totaux de cette affaire qui s’élèvent à 330 000 $ pour la municipalité, en incluant les honoraires d’avocats.
Mme Lemay rompt définitivement son lien d’emploi avec la municipalité et son poste sera aboli, a précisé Mme Falardeau. « En abolissant le poste, on sauve quand même un salaire [d’environ 95 000 $] pendant quelques années », a-t-elle répliqué à des citoyens qui s’indignaient haut et fort du montant déboursé par la Ville.
« On aurait pu aller en cour et payer peut-être moins cher, mais ça nous aurait coûté plus cher d’avocats en Cour supérieure », a-t-elle relativisé.
Demande d’enquête
Le conseil n’en a toutefois pas fini avec cette affaire. Les élus veulent aller au fond des choses et ont convenu de faire une demande d’enquête à la commission municipale au sujet du « comportement » de M. Loranger au cours des deux dernières années. En attendant la fin de ce processus, qui pourrait être long, les élus ont à nouveau demandé au maire de rester à la maison.
Joint plus tôt dans la journée, avant la séance à laquelle il n’a pas participé, le maire Loranger s’est dit toujours en réflexion sur son avenir politique, disant explorer « plusieurs avenues ». Il a alors refusé de se prononcer sur un possible retour à l’Hôtel de Ville, malgré l’entente hors cour avec son ancienne chef de cabinet, qui était à l’emploi de la municipalité depuis 2010.