Des victimes de prêtres pédophiles s’impatientent

Deux semaines après les excuses du pape, les responsables de l’Église catholique n’ont toujours pas expliqué comment se déroulerait la suite des choses pour les victimes d’agressions sexuelles.

Source: TVA Nouvelles

Ces dernières veulent savoir, ce qui s’en vient pour elles, notamment, avec les dédommagements et les litiges.

C’est le cas des victimes alléguées de l’orphelinat du Mont d’Youville qui était dirigé par les Soeurs de la Charité. Les victimes de prêtres pédophiles souhaitent que les différentes congrégations écoutent le pape et règlent les actions collectives le plus rapidement possible.

« J’apprécie le fait que le chef de l’Église se repente, mais en même temps le lendemain il disait que ça prenait des actions fortes de la part des diocèses », explique Jean Simard qui représente les victimes de l’orphelinat Mont d’Youville dans une action collective contre les Soeurs de la Charité.

Il espère que ces actions fortes se traduiront par des gestes concrets.

«J’espère de tout mon coeur, que ces gens-là, que les Soeurs de la Charité, les autres diocèses vont entendre le message et vont vouloir s’asseoir avec les victimes. Arrêtez de se battre avec elles et de les agresser à nouveau avec des actions juridiques interminables », lance-t-il.

Même son de cloche pour l’avocat Marc Bellemare.

« On s’attendait à des excuses de la part du diocèse de Québec et de l’ensemble des diocèses du Québec d’ailleurs. Pourquoi les représentants de l’Église ici ne font pas la même chose [que le pape]. […] On a ce qu’il faut pour travailler, mais on ne peut pas danser le cha-cha tout seul, il faut être deux et il faut que l’Église soit au rendez-vous également », précise Me Bellemare qui croit toutefois que les excuses du pape vont aider à régler ce conflit.

Délais judiciaires importants

Les quelque 600 victimes alléguées de l’orphelinat Mont d’Youville déplorent des délais judiciaires importants qui seraient causés par les Soeurs de la Charité.

« Nous avons eu une audience, le 21 juillet dernier, où les Soeurs de la Charité ont fait appel d’une décision du juge. Comme elles ont été reçues en appel, la suite des procédures va être remise au mois de janvier, ça nous étire encore d’un an. C’est complètement malhonnête et un moment donné, ce n’est pas la recherche de la vérité. On est dans une stratégie juridique », se désole M. Simard

Malgré ce retard, les victimes du Mont d’Youville ont encore espoir qu’un règlement rapide pourrait survenir.

« Les victimes ont hâte que ce soit réglé, qu’il y est une reconnaissance officielle, qu’une compensation soit fixée pour qu’elles puissent passer à autre chose », ajoute Me Bellemare.

Le responsable des communications du diocèse de Québec, René Pelletier, a mentionné que leurs avocats avaient comme mandat d’accélérer le processus judiciaire.