Représentées par l’avocat Marc Bellemare, ces personnes n’ont pas vécu les événements comme témoins directs, mais ont été « affectés mentalement par la tuerie », précise l’avocat.
« Il y a des gens qui n’étaient pas présents sur les lieux, mais qui sont arrivés dans les minutes, les heures qui suivent et qui ont été confrontés à la scène de crime », explique le juriste, mentionnant aussi l’exemple de certains membres des familles des victimes.
Dans tous ces dossiers, l’IVAC a refusé de reconnaître les victimes comme étant inaptes au travail, selon Me Bellemare, et conséquemment a refusé de leur verser des indemnités. Ces indemnités peuvent dans certains cas remplacer le salaire d’une personne si elle n’a toujours pas repris le travail, ou encore payer des frais médicaux comme ceux engendrés par une psychothérapie.
Selon Me Bellemare, l’insécurité financière engendrée par ces refus n’aide en rien la cause des victimes. « Ça complique la thérapie et ça empêche d’obtenir des résultats concluants étant donné que la personne vit beaucoup d’insécurité. »
Les victimes indirectes doivent maintenant s’adresser au Tribunal administratif du Québec (TAQ) pour faire appel, un tribunal qui a un délai d’attente moyen de 25 mois.
Me Bellemare demandera en février prochain à la Cour supérieure d’ordonner au Tribunal administratif du Québec d’entendre l’appel de l’un de ces dossiers rapidement. Si sa requête est fructueuse, il fera la même démarche pour tous ses dossiers.
Stéphanie Vallée interpellée
En attendant cet ultime recours, Marc Bellemare lance un cri du cœur à la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, afin qu’elle octroie plus de ressources au TAQ afin d’accélérer le processus.
« On dit qu’on va soutenir les victimes, mais on les laisse dans le trouble et on leur dit : « attendez deux ans et demi avant de passer » », décrie-t-il.
L’attachée de presse de la ministre de la Justice, Isabelle Marie-St-Onge, a refusé d’émettre un commentaire puisque ces dossiers sont maintenant devant les tribunaux.
La ministre Stéphanie Vallée a toutefois présenté un juin un plan d’action qui vise à réduire les délais de l’IVAC et à corriger les lacunes du régime.
Le programme d’indemnisation des victimes d’actes criminels a aussi refusé notre demande d’entrevue en raison de la judiciarisation du processus.
Le Centre culturel islamique de Québec, qui soutient les victimes, n’a pas souhaité commenter le dossier.