Drame de Wendake : harcelée par le présumé meurtrier de ses enfants

La mère des deux enfants qui auraient été assassinés par leur père en octobre 2020 à Wendake est préoccupée après avoir reçu deux appels du présumé meurtrier depuis le Centre de détention de Québec.

Source: TVA Nouvelles

Malgré un interdit de communication, Michaël Chicoine a appelé son ex-conjointe, Émilie Arsenault, deux fois en moins d’un an.

Le premier appel est survenu en octobre 2021, soit un an après le drame. Il provenait d’un numéro privé.

«J’ai répondu et c’était quelqu’un qui pleurait au téléphone. C’était lui, pour me dire que j’avais une belle voix. C’était la première fois que je réentendais sa voix depuis les événements. Il n’y a pas de mot pour décrire dans quel état j’étais. J’avais peur. Je me demandais s’il s’était sauvé. J’avais vraiment peur, j’avais barré toutes mes portes», explique-t-elle.

La jeune femme a déposé une plainte après cet événement qui l’a profondément troublée.

Pourtant, Michaël Chicoine l’a appelée une deuxième fois, le 20 septembre dernier, le jour de son anniversaire. Cette fois, l’appel provenait directement du Centre de détention.

«Ce n’est vraiment pas normal qu’un détenu soit capable d’appeler sa victime. Surtout avec un interdit de contact à son dossier», déplore Mme Arsenault.

Elle réclame des actions pour éviter que ce genre d’événements ne se reproduise.

«Je pense que dans un centre de détention c’est facile de contrôler le téléphone, de s’assurer qu’il a juste le droit d’appeler le monde sur sa liste. Ça devrait être vraiment plus encadré, plus contrôlé», souligne Mme Arsenault.

L’avocat Marc Bellemare, qui représente des victimes d’actes criminels depuis 43 ans, abonde dans le même sens.

«Que l’agresseur la contacte d’une quelconque façon c’est odieux. Il devrait y avoir des contrôles au niveau des prisons et des pénitenciers à cet effet-là. Je suis très surpris que M. Chicoine ait pu joindre Mme Arsenault dans le contexte où il est dans l’attente d’un procès pour double meurtre. C’est certain qu’il faut prendre des mesures pour empêcher ça.»

Une situation qui désole aussi le président de l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues, pour qui les droits des détenus passent trop souvent avant ceux des victimes.

«C’est l’éternelle roue qui tourne, les victimes sont loin d’être protégées», dit Bruno Serre. «Il faut trouver une solution pour que ça change, il faut vraiment mettre de la pression sur les gouvernements.»

Michaël Chicoine est en attente de son procès, qui devrait débuter en janvier 2023. Il est accusé des meurtres au deuxième degré de ses fils Alex, 2 ans, et Olivier 5 ans. Il a déjà annoncé son intention de plaider la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.